1870 guerre franco-prussienne

J'ouvre un sujet de discussion sur la guerre Franco-prussienne

Je prépare une table pour le mois de Mars (dieu de la guerre).

J’ai fait plusieurs choix.
J’ai choisi de laisser tomber l’Empire et de simuler la période de la IIIème république (proclamée début septembre). Je laisse donc la garde, les beaux généraux et l’Empereur déchu partir prisonniers en Allemagne. C’est une armée nouvelle que je me propose de lever, à l’imitation de Gambetta. Une armée faite surtout de mobiles, de quelques lignards échappés du désastre, de francs-tireurs et de l’exotique armée d’Afrique ramenée en urgence. La Patrie en danger !

Il me fallait choisir aussi entre quatre fronts. Les armées du Nord et de l’Ouest partant au secours de Paris assiégée, l’armée de l’Est au secours de Belfort, ou l’armée de Paris qui campe à l’abri des forts de banlieue et de leurs canons. J’ai choisi cette dernière. On y trouvera des mobiles de la Seine, les francs-tireurs de la presse, le 4ème zouave et un quelques spahis (faut bien se faire plaisir, mais ils étaient bien présents), les canons du Mont-Valérien en soutien hors table. En face du prussien, casque à pointe, quelques Uhlans en éclaireurs, une artillerie de campagne Krupp de qualité.

Ces armées s’affronteront dans un no-mans-land d’une dizaine de kilomètres qui faisait tout le tour de Paris (sur un cercle d’environ 80 km). Les maisons de la banlieue y ont été détruites par les sapeurs français puis par l’artillerie des deux camps, les habitants évacués derrière le mur de Thiers. Il fait froid dans cet hiver 70-71. Une petite neige recouvre le sol. Ce n’est plus le bel été qui a vu partir la belle armée de l’Empire.

Les grandes batailles sont aussi terminées. Aussi j’ai choisi de jouer à une petite échelle tactique, inférieure au bataillon. Sur la table des paquets d’hommes, qui tous ensembles ne représentent que quelques compagnies. Un jeu au ras-du-sol au niveau du fantassin. Cette année 70 est une rupture, il me semble, on la commence en combattant comme au première Empire, et on la termine en combattant comme en 14 ou en 40, c'est-à-dire avec une puissance de feu moderne qui oblige au combat en petit groupe en tirailleur. Les hommes tiraillent, d’abord spontanément, puis de plus en plus avec le consentement des officiers.

pepette a écrit:Je prépare une table pour le mois de Mars (dieu de la guerre).

Je veux bien réserver une place à table. Mais côté Prussiens. Moi, pas avec ceux qui ont voté la déchéance et brûlé les Tuileries ...

l’armée de Paris ... des mobiles de la Seine,

3G ou 4G, les mobiles ?

les francs-tireurs de la presse,

Ah ! Les ouvriers du livre ! Nous v'la bien ! Ils ont une règle spéciale : Ils commencent la partie en grève. A chaque début de tour ils votent pour la poursuite de la grève. Avec 9+ sur 1d6 (sans modificateurs) ils arrêtent la grêve ...

En face du prussien

Définitivement, je demande à jouer Prussien.

j'en appelle à l'union sacré, vieux officiers bonapartistes de province (c'est toi) et jeunes républicains éclairés de Paris (c'est moi) doivent rester unis, face aux hordes Vandales.

Ce sont les mêmes qui fusilleront les communards! Je n'ai pas beaucoup d'affection pour Thiers et le gouvernement de Versailles...mais quand on fait du wargame, on peut "tout" jouer!

C'est marrant vos réactions sur la guerre de 70.... plus de politiques que wargames.
finalement elle a laissé des traces cette guerre 150 ans après.

Je viens de lire ''le siège de Paris'' de Francisque Sarcey témoin des évènements. On voit bien que pendant le siège contre le prussien, se déroule à l'intérieur des murs de nombreux évènements politiques et les débuts de la guerre civile.

C'est vrai!

Ce sont deux années, particulièrement instenses. Dans cet espace très court on voit un Empire s'effondrer, une République bourgeoise naître, une autre plus populaire prendre certaines villes (Paris, Lyon, Marseille et d'autres - évidement la Commune n'aura tenu nulle part plus longtemps qu'à Paris), Paris brûlée, les insurgés fusillés, et bien sûr une guerre moderne et particulièrement meutrière contre les Prussiens, la perte d'une partie du territoire national.

J'ai lu il y n'y pas longtemps un livre de Pierre Milza (Historien universitaire) très intéressant sur la Commune de Paris. On y trouve un détail des attaques des barricades, évidement, mais c'est surtout le jeu politique qui est instructif!

Perso, cela fait plusieurs années que je rêve de monter un jeu d'escarmouche sur les combats des Communards...et autrement je pensais à la révolte des Canuts, à Lyon, près d'un demi-siècle plus tôt.

Mon enthousiasme (je n'ai pas dit mon intérêt ...) pour la période s'arrête le 4 septembre 1870, et s'éteint définitivement le 1er juin1879. Donc s'il faut quelqu'un pour jouer le Prussien, je suis disponible. Vous aurez quand même besoin d'un adversaire, non ?

Très intéressant, c'est quand ?
D'accord pour jouer d'un côté ou de l'autre !
(il est effectivement difficile d'un choisir un par "identification" !!)

Cette guerre de 1870 est effectivement beaucoup plus proche de nous et "moderne" qu'on le pense généralement à priori. Politiquement c'est une succession effrénée de "régimes" tous plus ou moins bâtis sur un ou plusieurs quiproquo. Militairement je suis d'accord avec l'avis de "pepette" : elle commence de fait sur un mode "napoléonien" (les uniformes, les charges ...) et elle se termine en annonçant la "der des der" (l'artillerie, le groupe de combat, l'augmentation considérable des distances de combat et la guerre "aveugle" ...).

hervé_lucas a écrit: Militairement ... : elle commence de fait sur un mode "napoléonien" (les uniformes, les charges ...) et elle se termine en annonçant la "der des der" (l'artillerie, le groupe de combat, l'augmentation considérable des distances de combat et la guerre "aveugle" ...).

Oh il y aurait beaucoup à dire sur l'ineptie des politiques de l'époque (déjà) et des chefs militaires (pas mieux) qui n'ont pas été capables de voir/comprendre/appliquer ces changements, changements qui avaient, pourtant, été déjà bien mis en évidence dans la guerre de Sécession (1861-65) et la Guerre Allemande (1866). Bon, il est vrai que dans certains cas les Prussiens n'ont pas fait mieux (cf. 1. Rgt Garde Prussienne à St Privat)

Pour les républicains à tous crins, je rappellerai simplement que Napoleon III et le Maréchal Niel avaient présenté un projet de réforme de l'Armée Française pour la mettre au niveau de l'Armée Prussienne, projet qui a été enterré par les parlementaires ... dont un certain nombre siègera sous la république ...